mercredi 8 mai 2013

Chapitre 5 Quand ? (41)



 Mettre en place une gestion stratégique du temps


Étape jalon
Date de début
Date de fin
Responsable
Décideur

La grande majorité des gestionnaires affirment qu’ils ont la maîtrise de leur temps.  Pourtant, ils n’ont généralement pas le temps de faire toute ce qu’ils avaient planifié pour la journée.  Leurs priorités sont souvent décidées en fonction de l’urgence du moment et ils doivent sans cesse s’ajuster aux priorités de leurs collègues.  Tous sont prêts à tout chambouler pour répondre à un imprévu.  Ils se vantent de pouvoir réagir rapidement, même si cela les éloigne parfois dangereusement du fil conducteur.  L’urgence de la journée aura toujours le dernier mot !

Avec le recul, on se rend compte, souvent, que ces changements de cap auraient pu être évités si l’on avait fait une meilleure planification.  Les gestionnaires avertis savent qu’un manque de planification crée inévitablement de nombreuses frictions au sein de l’organisation.  Tous se disent prêts à investir l’énergie qu’il faut pour améliorer la gestion du temps, mais ils s’empressent d’en déléguer la tâche à leur assistant.  Très peu, finalement, suivant  et respectent l’échéancier du projet.  Pourquoi ?

Contrôler l’argent est un mal acceptable pour réaliser tout projet.  Maîtriser le temps du projet est souvent considéré comme une perte de temps.

Un gestionnaire concède assez facilement à l’entreprise le droit de contrôler l’argent, sachant pertinemment que cet argent ne lui appartient pas, mais il réagit autrement devant la gestion de son temps.  Souvent, le temps n’est pas considéré comme un «bien collectif» mais comme un «avoir personnel» dans nos organisations.

Malheureusement, le temps ne s’achète pas, et il coûte toujours plus cher de réaliser tardivement son projet.  Réaliser le projet à l’intérieur des limites de temps imposées est un art qui s’apprend.



La date de la première du spectacle ou de l’ouverture du festival est généralement décidée dès le départ pour tout projet événementiel.  Il s’agit d’une caractéristique fondamentale de la gestion par projet : la date de la fin est fixée très tôt dans le cycle du projet.  Cette échéance ultime crée un stress inévitable avec lequel doit composer tout organisateur d’événement : «Livrer le show à tout prix pour la première.»

Tout se passe bien dans la mesure où ce stress est contenu dans des limites humainement acceptables.  Mais quand les fusibles sautent, alors, c’est la grande noirceur et tout le monde panique.  On se bouscule et on cherche les coupables.

La gestion du temps dans les organisations événementielles repose largement sur la transmission orale, à l’image de la pratique en général.  Il ne faut pas négliger l’importance de cette transmission de «père en fils» sans pour autant s’y limiter.  Ne cherchez surtout pas à remplacer cette culture «naturelle» par un outil de gestion du temps «virtuel».  Changer ces habitudes de gestion exige un long travail en profondeur de sensibilisation, de formation et de soutien.

Dans le cas d’un nouveau projet ou d’un projet de moindre envergure, il est possible de coordonner le temps du projet en se servant uniquement de sa mémoire.  Mais tôt ou tard, si le projet prend de l’ampleur, vous devrez vous doter d’un outil de gestion du temps informatisé, qui deviendra un aide-mémoire pour l’ensemble des membres de l’organisation.  Cependant, que la gestion du temps se fasse de mémoire ou au moyen d’un aide-mémoire sophistiqué, les fondements sont les mêmes.

Une culture de la gestion du temps doit être introduite au sein de l’organisation bien avant d’implanter de l’outil de gestion du temps, si efficace soit-il.  Voilà ce que propose ce chapitre : élaborer une approche stratégique de la gestion du temps d’un événement.