dimanche 23 juin 2013

6.4.2 La structure budgétaire (66)


Le budget formalise et quantifie le cadre de réalisation du projet.  Ces paramètres financiers doivent être fixés tôt dans le cycle de vie du projet pour permettre de prendre les bonnes décisions avant sa mise en place.  Si l’on ne sait pas au départ où le projet s’en va, il sera difficile de prévoir combien cela va coûter pour y arriver !  Le budget est un outil de planification et de coordination indispensable pour toute organisation qui veut être en contrôle de son avenir.

La structure budgétaire, telle qu’elle est présentée dans le tableau 6.10, montre à la colonne B, les revenus avant les dépenses et l’excédent projeté.  Il est stratégique de prévoir au départ un surplus dans le cas d’organismes à but non lucratif, ou un projet dans le cas des entreprises à but lucratif.  Cela témoigne d’une saine gestion préventive qui vous permettra de passer le cap d’une année à l’autre sans fermer boutique entre les deux.  Il est plus difficile d’atteindre un surplus à la fin de l’événement, s’il n’a pas été planifié au départ, car toutes les occasions sont bonnes pour dépenser davantage en cours de route.

Il va de soi qu’il faut présenter les revenus regroupés selon les différentes sources de revenus (subventions, commandites, etc.)  Il est évident aussi que l’on doit regrouper les dépenses par directions conformément à la structure organisationnelle.  Attention, de ne pas jumeler les dépenses des directions du financement et de l’administration.  Ce faisant, vous éviterez de présenter des frais administratifs astronomiques et inacceptables aux yeux des bailleurs de fonds et du grand public.  Pour la même raison, il est recommandé de répartir la masse salariale entre les directions.  Un directeur de la programmation ne fait pas d’administration mais de la programmation, alors son salaire est une dépense de programmation.

Dans un autre ordre d’idées, pour «réinventer son projet» d’année en année, il y a un prix à payer.  C’est pourquoi il est bon de prévoir un budget pour la recherche et le développement, si modeste soit-il (3%) du total des dépenses est une norme acceptable reconnue).  Les compagnies de haute technologie ont compris cela depuis longtemps.

Finalement, il ne faut pas confondre le poste de frais divers et celui de contingences.  Ce sont deux réalités différentes.  Le poste frais divers est un fourre-tout qui sera sûrement dépensé.  Le poste contingences est une réserve pour affronter les vrais imprévus qui arriveront aussi sûrement.  Si l’on veut éviter un «vrai» déficit, la marge de manœuvre réservée au budget pour contingences et imprévus ne doit surtout pas être hypothécaire au départ par des dépenses diverses prévisibles.

La colonne C du tableau 6.10 présente le budget original du projet qui correspond davantage à l’idéal recherché (premier budget approuvé).  La colonne D présente le budget modifié, qui est révisé régulièrement selon l’évolution du projet.  Il est originl pour éviter de trop s’en écarter en cours de route.

Les colonnes E et F montrent la nuance importante entre un revenu encaissé et un revenu confirmé; c’est une nuance de l’analyse du budget.  Un revenu encaissé, c’est de l’argent en banque dont on peut disposer pour agir.  Un revenu confirmé, c’est de l’argent à recevoir qu’on n’a pas encore, même si une entente a été signé pour en témoigner (ex. : échéances de paiement d’une commandite).


De même, pour les dépenses, il est utile de tenir un registre différent entre les dépenses payées ou à payer pour services rendus et les dépenses engagées pour un service non rendu.  En cas de réduction, budgétaire, il est impossible d’annuler une dépense payée, mais il est parfois possible de le faire dans le cas de dépenses engagées (moyennant parfois une pénalité).

Quant à elle, la colonne G représente le total des colonnes E et F et donne une vue d’ensemble de la situation budgétaire à une date précise.  La partie cruciale de la gestion budgétaire est certainement le suivi des écarts (colonne H) par rapport au budget alloué.  Il faut toujours connaître la différence entre les revenus prévues au budget et le total des revenus encaissés ou confirmés et être les dépenses autorisées au budget et le total des dépenses payées ou engagées.  Cette dernière colonne est celle à laquelle les décideurs sont le plus sensibles : «Être ou ne pas être à l’intérieur du budget !»


Un manque de rigueur dans l’établissement de la structure budgétaire et dans le suivi des rapports budgétaires peut entraîner la perte du contrôle financier du projet, comme nombre d’événements l’ont vécu.