La multiplication des projets fera apparaître une
nouvelle dimension qui est souvent confuse dans une organisation qui est dédiée
à la gestion d’un seul projet. Cette
dimension, c’est l’entreprise (ou les entreprises) qui chapeaute tous ces
projets. Elle est en soi une entité qui
a ses propres ambitions et son propre cycle, distincts de ceux des
projets. Aborder ce sujet pourrait faire
l’objet d’un autre livre. Disons
simplement que l’entreprise aura son propre espace de réalisation dans lequel
viendront se greffer les projets un à un.
Une entreprise, c’est un grand projet qui se propose de durer longtemps.
Une question d’équilibre
Visualiser ainsi l’ensemble de l’environnement de la
gestion d’un événement est peut-être une première pour un bon nombre
d’organisateurs. Cela prendra un certain
temps pour expérimenter ce modèle de gestion et comprendre en profondeur les
grands choix de gestion sous-jacents.
En cours de route, attendez-vous à devoir clarifier
de fausses attentes et des incompréhensions, et à arbitrer bien des tensions
quant au partage du pouvoir que propose cette forme de gestion. Attendez-vous aussi à faire face à des résistances
au sein même de l’équipe de direction lorsque vous voudrez mettre en place ce
mode de gestion participative. La
gestion d’un projet demeure souvent la chasse gardée des dirigeants qui
craignent que la participation de leurs subalternes leur fasse perdre une
partie de leur pouvoir. Beaucoup reste
à faire les véritables leviers de la gestion participative qu’ils sont censés
être.
Souvent, quand les dirigeants parlent de gestion
participative, les travailleurs écoutent, sourire en coin. Ces travailleurs ne comprennent pas comment
ni quand ils pourraient réagir ou agir pour «participer».
Le modèle proposé permet à chaque membre de
l’organisation d’influer sur les décisions qui le concernent, condition sine
qua non pour agir avec son organisation afin de relever le défi commun.
Ne soyez pas surpris si les premières notes sont
aigües. Donner le droit de parole à une
organisation permet d’abord aux récalcitrants de s’exprimer. En général, les gestionnaires satisfaits dans
une organisation sont plus nombreux que les réfractaires. Or, il est aberrant de constater que les
messages d’insatisfaction claironnent toujours plus fort et proviennent souvent
de ceux qui ont le plus besoin du soutien en gestion qu’ils rejettent. L’importance de ces non-adhérents demeure
considérable et affaiblit la démarche d’instauration de toute innovation de
gestion. Il faut à tout prix chercher à
intégrer ces réactionnaires dans la démarche en prenant le temps de répondre à
leurs objections.
Cela exige une bonne dose de tolérance. Les rejeter ne fera que rendre la tâche plus
difficile. Il s’agit d’un phénomène
inévitable qui s’estompera avec le temps, à mesure que la gestion participative
donnera de plus en plus la parole à tout le monde.
Le message est clair : il faut tenir
compte du rythme de l’organisation et de sa capacité à s’adapter aux
changements tout au long de la mise en place de modèle de gestion. En agissant de la sorte, vous canalisez les
énergies vers le même défi.
Le modèle de gestion proposé est un guide de
référence pour les organisateurs d’événements et, par extension, pour tout
gestionnaire de projet, afin de les soutenir dans leur gestion
quotidienne. Par son approche
«responsabilisante», il vise à encourager l’effort et l’excellence et, chemin
faisant, à favoriser l’émergence des leaders.
Il cherche surtout à améliorer la qualité de vie professionnelle de
chacun pour réaliser l’événement dans un climat organisationnel sain.
Trop souvent, hélas, les dirigeants se concentrent
sur les résultats à atteindre sans trop se préoccuper du processus
organisationnel pour y arriver. Ce
modèle de gestion désire prouver que, s’ils agissent autrement, le résultat du
projet n’en sera que plus grand. Parole
d’organisateur !
Réussir à trouver l’équilibre pour canaliser les
énergies vers le même défi, c’est être leader de son organisation et maître de
son événement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire