mercredi 24 avril 2013

4.2.1 Les instances décisionnelles (32)




On trouve généralement trois grandes instances décisionnelles dans un organisme à but non lucratif : l’assemblée générale, le conseil d’administration et le comité exécutif.  Dans le cas d’une entreprise à but lucratif, la première instance qu’est l’assemblée générale annuelle des membres est remplacée par l’assemblée des actionnaires.

  • L’assemblée générale annuelle (AGA)
L’assemblée générale annuelle des membres est obligatoire.  Elle sert essentiellement à élire les administrateurs du conseil d’administration (CA), et à nommer le vérificateur pour le prochain exercice.  Elle reçoit le bilan, les états financiers annuels et, le cas échéant, le rapport du vérificateur.  Elle ratifie les règlements et les résolutions de la société, les actes des administrateurs ainsi que la cotisation des membres, s’il y a lieu.  L’assemblée générale annuelle peut être un moment privilégié pour consulter les membres sur les orientations de la société ou du projet (vision, mission, valeur).

Le recrutement et la forme d’adhésion des membres peuvent varier énormément.  Par exemple, Vélo-Québec, groupe de pression pour la promotion de la pratique du vélo, regroupe des milliers de membres qui paient une cotisation annuelle.  Par ailleurs, il existe des organismes dont les membres de l’AGA sont également les administrateurs du CA.  En tels cas, convoquer l’assemblée générale équivaut à convoquer le CA.  Quoique cette pratique ne soit pas illégale, elle est en contradiction avec l’esprit de la loi qui es de faire rapport à une assemblée générale distincte pour mieux protéger les intérêts de la société.

  • Le conseil d’administration (CA)
Le conseil d’administration est l’autorité supérieure de l’organisation au sens de la loi.  Le Code civil du Québec (articles 309, 312, 321) parle d’une personne morale qui a ses propres pouvoirs et responsabilités.  Le conseil est dépositaire de la charte et des statuts et règlements de la société et peut faire des modifications si nécessaire (sous réserve de ratification par le gouvernement ou les membres de l’assemblée générale selon sa constitution).

Le conseil est composé d’au moins trois administrateurs nommés par l’assemblée générale pour un temps limité.  Ces administrateurs ont généralement des expertises complémentaires.  Ils sont représentatifs de leur milieu et (si vous êtes chanceux) disponibles.  Leurs rôles stratégiques se limitent principalement à adopter les orientations du projet, les prévisions budgétaires et les états financiers, puis à soumettre ceux-ci annuellement à l’assemblée générale des membres.

Ils sont garants de la vision, de la mission et des valeurs de la société et de ses projets.  Ils se préoccupent davantage du long terme que du court terme.  Ils sont aussi appelés fréquemment à agir publiquement, compte tenu de leur crédibilité dans la communauté et de leur réseau de contacts.  Le président de la société en est souvent le porte-parole officiel.  Tous adhèrent au projet et s’engagent, en général, bénévolement.

Dans une organisation à but non lucratif, retirer des profits individuels n’est pas permis et le conseil d’administration constitue la caution morale.  Les gouvernements accordent à ces organisations le rare privilège d’être exemptes d’impôt, parce qu’elles ont un de voir moral de contribuer au mieux-être de la communauté en général.

  • Le comité exécutif (CE)
Les membres du comité exécutif sont issus et nommés par le conseil d’administration, et le président en fait partie d’office.  Peu nombreux (nombre impair), ils assurent le suivi de l’application des orientations et le suivi budgétaire.  Ils n’ont pas de pouvoir décisionnel, en théorie, mais dans les faits, ils ont un très grand pouvoir de recommandation au CA, qui leur délègue parfois un certain pouvoir de décision sur le fonctionnement du projet.

Pour encourager les administrateurs du CA à jouer un rôle actif dans la présence d’un comité exécutif.  Agir ainsi rapproche l’organisation de sa tête dirigeante.  Dans ce cas, il revient à la direction générale d’assurer le suivi des orientations et du budget sous la supervision directe du CA.  Par ailleurs, la présence d’un CE peut devenir impérative, si l’envergure du projet l’exige.

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