samedi 29 juin 2013

Conclusion : Comment ? Agir avec son organisation pour relever le même défi (71)


La table est mise.  L’introduction ainsi que le premier chapitre ont présenté la gestion événementielle comme une façon différente de voir et de faire.  Un bref retour historique a permis de mieux saisir le contexte des événements d’aujourd’hui.  Il s’agit d’un style de gestion qui a ses propres règles et ses habitudes.

 
Les chapitres suivants ont fait le tour des dimensions que constitue l’environnement de la gestion d’un événement : pourquoi, quoi, qui, quand, combien, et, finalement, comment.

Les notions présentées proposent une approche stratégique et des outils pratiques pour gérer chacun de ces sous-ensembles.  C’est un modèle de gestion événementielle qui vous a été exposé et qui fait appel à vos qualités de leader pour le mettre en place et de maître pour y arriver.


On ne peut pas aller plus loin sans l’adhésion des gestionnaires pour rendre crédible et vivant ce modèle de gestion.  Ce fameux mariage entre créativité et gestion, s’il est possible, il faut le prouvent maintenant.  Sion, le fossé se creusera tous les jours davantage entre les forces vives de l’organisation, et ce déséquilibre entraînera forcément une bureaucratie visant à sécuriser les patrons.  La clé est de tenir compte de la capacité et du rythme de tous les gestionnaires (y compris les décideurs) qui devront faire vivre et évoluer ce modèle de gestion événementielle au quotidien.  Ils sont les véritables agents de changement pour pousser plus loin les limites actuelles de votre événement.  Sans leur participation active, vous n’y arriverez jamais.

jeudi 27 juin 2013

Le pouvoir de signature suite (70)

Tableau 6.14 Le partage des dépenses d’un événement (sous toute réserve) 1


Direction générale et financement 2                                         4 %
Administration                                                                             8%
Programmation                                                                          35%
Logistique                                                                                  25%
Communication                                                                         10%
Autres :                                                                                             
- Recherche et développement                                                     3%
- Divers                                                                                          5%
- Contingences                                                                            10%

Total des dépenses                                                                 100%

  1. Le lecteur peut se référer au chapitre 4, section 4.2, pour approfondir le détail des responsabilités incluses dans cette projection de dépenses.

  1. Les frais de commission, s’il y a lieu, sont en sus.


Cette présentation sommaire ne prétend pas être un guide complet sur la gestion financière d’un projet.  Elle est plutôt le point de vue d’un organisateur qui désire mettre en place les outils de base pour assurer la saine gestion budgétaire du projet par un habile contrôle interne, laissant aux comptables le soin de compléter la démarche selon les pratiques en usage.


mercredi 26 juin 2013

6.4.5 Le pouvoir de signature (69)


Le pouvoir de signature, c’est l’autorité confiée à un gestionnaire pour signer un acte qui est sous sa responsabilité et qui engage l’entreprise envers un tiers.

La délégation du pouvoir de signature est l’élément le plus stratégique pour assurer un bon contrôle interne.  Le principe de base est de limiter ce pouvoir de recommandation peut être étendu plus largement.

Généralement, un acte qui engage l’entreprise envers un tiers requiert deux signatures.  Autant que faire se peut, il est souhaitable que la première signature soit celle du gestionnaire responsable et la deuxième signature, celle de son autorité supérieur.

Par exemple, le gestionnaire désigné peut signer le bon de commande pour engager la dépense (premier niveau de signature) et le chèque servant à payer cette dépense sera signé par l’autorité concernée (deuxième niveau de signature).

Soyez vigilant.  Outre le chèque ou le bon de commande, les actes à signer sont multiples dans le cours de réalisation d’un projet et engageant véritablement l’entreprise envers un tiers (voir tableau 6.13).

Tableau 6.13 Une liste non exhaustive des formes d’engagement



Un engagement sociétaire : incorporation, contrat intercompagnie, convention d’actionnaires.

Un engagement de propriété intellectuelle : marque de commerce, contrat d’édition, brevet d’intention, contrat de licence.

Un engagement commercial : contrat d’acquisition, contrat de vente, d’achat de location, d’entretien, contrat de fournisseur, contrat de commandite, contrat de distribution, bail.

Un engagement d’employeur : contrat d’embauche, feuille de présence, lettre de fin d’emploi, compte de dépenses, carte de crédit de société.

Un engagement financier : compte de banque (ouverture, emprunt, placement, virement), chèque, lettre de garantie, acte de fiducie (hypothèque), bon de commande.


Même si le pouvoir de signature est strictement réservé aux cadres (gestionnaires) de l’organisation, il est prudent de fixer un seuil de dépenses autorisées à chacun pour éviter tout abus de pouvoir.  Ces limites d’engagement seront établies selon leur niveau hiérarchique et la nature de leurs activités.


Conclure ce chapitre sur la gestion stratégique du budget sans parler de la répartition des dépenses entre les différentes directions serait incomplet.  À ce sujet, beaucoup de variables en fonction de la nature du projet sont à considérer.  Les dépenses de la programmation et celles de la technique sont des vases communicants et sont directement liées à l’activité elle-même.  Les dépenses de logistique sont reliées au lieu de l’événement.  Ainsi, un événement extérieur en plein champ coûte plus cher, car cela exige l’installation temporaire d’une infrastructure déjà en place dans un théâtre.  Par ailleurs, les autres dépenses (direction générale, administration, financièrement, communication, frais divers, contingences) sont à peu près fixes d’un événement à l’autre, et les pourcentages suggérés sont des normes acceptables.

mardi 25 juin 2013

6.4.4 Le processus budgétaire (68)


Le processus budgétaire est un cycle de gestion continu : planification et adoption du projet, consolidation des états des résultats, validation des données financières et budgétaires.  Il doit couvrir toute la période de réalisation du projet.  Le tableau 6.12 donne l’exemple d’un processus budgétaire annuel.

Tout au long de ce processus budgétaire dont elle à la responsabilité, la direction de l’administration doit s’assurer de la conformité des renseignements fournis et les modifier ou les compléter au besoin.  Le budget révisé et les résultats consolidés sont présentés par la suite aux décideurs pour approbation.  Ce budget devra être respecté par les gestionnaires, qui pourront proposer des ajustements en cours de route.

Tableau 6.12 Le processus budgétaire annuel *(Exemple type)




Mars : Confirmation des résultats de l’année précédente et ajustement du budget de l’année en cours.

Juin : Révision du budget de l’année en cours et ajustement

Juillet : Planification du budget de l’année à venir

Septembre : Révision du budget de l’année en cours et ajustement

Octobre : Adoption du budget de l’année à venir

Novembre : Ajustement du budget de l’année en cours aux fins fiscales

Décembre : Compilation des résultats de fin d’année

*  Selon la durée du projet, il peut y avoir chevauchement sur plusieurs années.

lundi 24 juin 2013

6.4.3 Les rapports budgétaires (67)


Un bon rapport budgétaire présente une vue complète des renseignements financiers utiles aux gestionnaires et leur montre clairement les enjeux qui y sont rattachés.  Il est bâti sur mesure pour le projet et couvre toute sa période de réalisation.  Le rapport budgétaire est différent du rapport financier (ou état des résultats), qui est compilé selon des résultats, qui est compilé selon des normes comptables reconnues.  Un bon logiciel comptable traite les données financières, ce qui permet de produire les rapports selon les vues recherchées (voir tableau 6.11).

Bien des organisations ont connu des mésaventures en découvrant en cours d’utilisation que leur logiciel ne permettait pas de produire tel ou tel rapport.  La mise en place d’un logiciel comptable est toujours complexe et onéreuse.  Le remplacement d’un logiciel comptable qui ne correspond plus aux besoins est encore plus complexe et doublement onéreux.  Il est important de bien cerner les types de rapports souhaités afin de choisir le logiciel comptable approprié et il est prudent de bien cerner les types de rapports souhaités afin de choisir le logiciel comptable approprié et il est prudent de planifier à long terme son utilisation.

Tableau 6.11 Les types de rapports budgétaires


Par compagnie : dans le cas où plus d’une entité juridique est en jeu.

Par projet : dans le cas d’une entreprise qui gère plus d’un événement à la fois.

Par direction : pour retracer facilement les données selon la structure organisationnelle

Par direction : pour retracer facilement les données selon la structure organisationnelle

Par période : par mois, par trimestre, par phase, par année ou pour la durée totale du projet.

Par territoire : pour permettre un suivi par marché (ville, pays).

Par nature : pour permettre un suivi spécifique (revenus, dépenses).

Par client ou fournisseur : Pour remettre un suivi personnalisé.

Par devise : selon le territoire touché.



dimanche 23 juin 2013

6.4.2 La structure budgétaire (66)


Le budget formalise et quantifie le cadre de réalisation du projet.  Ces paramètres financiers doivent être fixés tôt dans le cycle de vie du projet pour permettre de prendre les bonnes décisions avant sa mise en place.  Si l’on ne sait pas au départ où le projet s’en va, il sera difficile de prévoir combien cela va coûter pour y arriver !  Le budget est un outil de planification et de coordination indispensable pour toute organisation qui veut être en contrôle de son avenir.

La structure budgétaire, telle qu’elle est présentée dans le tableau 6.10, montre à la colonne B, les revenus avant les dépenses et l’excédent projeté.  Il est stratégique de prévoir au départ un surplus dans le cas d’organismes à but non lucratif, ou un projet dans le cas des entreprises à but lucratif.  Cela témoigne d’une saine gestion préventive qui vous permettra de passer le cap d’une année à l’autre sans fermer boutique entre les deux.  Il est plus difficile d’atteindre un surplus à la fin de l’événement, s’il n’a pas été planifié au départ, car toutes les occasions sont bonnes pour dépenser davantage en cours de route.

Il va de soi qu’il faut présenter les revenus regroupés selon les différentes sources de revenus (subventions, commandites, etc.)  Il est évident aussi que l’on doit regrouper les dépenses par directions conformément à la structure organisationnelle.  Attention, de ne pas jumeler les dépenses des directions du financement et de l’administration.  Ce faisant, vous éviterez de présenter des frais administratifs astronomiques et inacceptables aux yeux des bailleurs de fonds et du grand public.  Pour la même raison, il est recommandé de répartir la masse salariale entre les directions.  Un directeur de la programmation ne fait pas d’administration mais de la programmation, alors son salaire est une dépense de programmation.

Dans un autre ordre d’idées, pour «réinventer son projet» d’année en année, il y a un prix à payer.  C’est pourquoi il est bon de prévoir un budget pour la recherche et le développement, si modeste soit-il (3%) du total des dépenses est une norme acceptable reconnue).  Les compagnies de haute technologie ont compris cela depuis longtemps.

Finalement, il ne faut pas confondre le poste de frais divers et celui de contingences.  Ce sont deux réalités différentes.  Le poste frais divers est un fourre-tout qui sera sûrement dépensé.  Le poste contingences est une réserve pour affronter les vrais imprévus qui arriveront aussi sûrement.  Si l’on veut éviter un «vrai» déficit, la marge de manœuvre réservée au budget pour contingences et imprévus ne doit surtout pas être hypothécaire au départ par des dépenses diverses prévisibles.

La colonne C du tableau 6.10 présente le budget original du projet qui correspond davantage à l’idéal recherché (premier budget approuvé).  La colonne D présente le budget modifié, qui est révisé régulièrement selon l’évolution du projet.  Il est originl pour éviter de trop s’en écarter en cours de route.

Les colonnes E et F montrent la nuance importante entre un revenu encaissé et un revenu confirmé; c’est une nuance de l’analyse du budget.  Un revenu encaissé, c’est de l’argent en banque dont on peut disposer pour agir.  Un revenu confirmé, c’est de l’argent à recevoir qu’on n’a pas encore, même si une entente a été signé pour en témoigner (ex. : échéances de paiement d’une commandite).


De même, pour les dépenses, il est utile de tenir un registre différent entre les dépenses payées ou à payer pour services rendus et les dépenses engagées pour un service non rendu.  En cas de réduction, budgétaire, il est impossible d’annuler une dépense payée, mais il est parfois possible de le faire dans le cas de dépenses engagées (moyennant parfois une pénalité).

Quant à elle, la colonne G représente le total des colonnes E et F et donne une vue d’ensemble de la situation budgétaire à une date précise.  La partie cruciale de la gestion budgétaire est certainement le suivi des écarts (colonne H) par rapport au budget alloué.  Il faut toujours connaître la différence entre les revenus prévues au budget et le total des revenus encaissés ou confirmés et être les dépenses autorisées au budget et le total des dépenses payées ou engagées.  Cette dernière colonne est celle à laquelle les décideurs sont le plus sensibles : «Être ou ne pas être à l’intérieur du budget !»


Un manque de rigueur dans l’établissement de la structure budgétaire et dans le suivi des rapports budgétaires peut entraîner la perte du contrôle financier du projet, comme nombre d’événements l’ont vécu.

vendredi 21 juin 2013

6.4.1 La charte de comptes (65)



La charte de comptes est l’armature centrale pour l’établissement de la gestion budgétaire.  Encore une fois, comme c’était le cas pour la gestion du temps, la source de référence sera la charte des responsabilités : chaque responsabilité attribuée à un gestionnaire doit correspondre à un poste budgétaire.  Un changement d’attribution d’une responsabilité entre gestionnaire doit entraîner le même changement dans la charte de comptes.

Cet outil sera véritablement efficace si, au-delà de la définition des catégories de revenus et de dépenses (titre, poste, nature), il indique aussi la personne responsable et le premier niveau d’autorité (décideur) à qui se référer au besoin.  Comme on l’a dit pour la charte des responsabilités, il ne peut y avoir qu’un responsable par responsabilité budgétaire, même si l’on peut y retrouver plusieurs ressources.  Personnaliser ainsi la charte de comptes permet de l’incarner dans l’organisation plus facilement et facilite grandement la décentralisation, car les gestionnaires s’y retrouvent beaucoup mieux.

Tableau 6.9 La structure de la charte de comptes
Code
Titre
Poste
Nature
Responsable
Décideur
Codification alphabétique, numérique ou les deux pour le traitement des données



Ex. : CO-09-04
Désignation des directions et de leurs responsabilités.






Ex. : Communication : graphisme
Regroupement de tâches et sous-tâches de même nature.





Ex. : Programme : imprimés
Désignation du revenu ou de la dépense.







Ex. : Imprimeries Transcontinental
Personne mandatée pour l’encaissement d’un revenu ou pour l’engagement d’une dépense.


Ex. : Agent de communication
Premier niveau désigné pour autorisation si requis.






Ex. : Directeur des communications