mardi 30 avril 2013

4.4 Le soutien à la gestion (38)


Chaque cadre de l’organisation doit fournir encadrement et soutien à son équipe de travail.  Le soutien en gestion représente une attente croissante dans les organisations, avec laquelle doit composer tout dirigeant d’événements.  Mais peu d’entre eux ont été formés pour faire face aux exigences actuelles de la gestion.  Non seulement ils sont appelés eux-mêmes à se débrouiller avec les moyens qu’ils ont pour s’y initier, mais ils doivent, en plus, soutenir leurs équipes dans leur apprentissage de la gestion.  Comment offrir à d’autres ce que l’on ne possède pas toujours ?

4.4.1 Les outils d’évaluation


Intégrer dans sa pratique de gestion des indicateurs de progrès se révèle fort pertinent.  Ces indicateurs évaluent globalement l’état du projet et le climat organisationnel,  Les rencontres d’évaluation (du projet ou du personnel) sont un exemple.  Ces temps d’arrêt permettent souvent un ajustement de parcours appréciable.

  • L’évaluation du projet en cours
L’évaluation du projet en cours de réalisation constitue un temps d’arrêt, qui permet à coup sûr le réalignement du projet et le ressourcement des participants.

À raison de deux ou trois fois par année comme le suggère le tableau 4.11, ces temps – bilans regroupent les membres de l’équipe de direction (ou d’une équipe particulière) et se déroulent à l’extérieur du lieu habituel de travail, ce qui permet d’aspirer à de meilleurs résultats.  L’ordre du jour doit éviter à tout prix les discussions opérationnelles sur les sujets habituels.  Les participants doivent se concentrer sur les grands enjeux de l’heure et sur l’élaboration de stratégies permettant de faire face à la situation.  C’est également l’occasion de discuter de l’état du management et de définir les pistes d’amélioration, s’il y a lieu.  Souvent animé par une ressource externe, un temps d’évaluation est un bon investissement pour assainir la gestion du projet en cours de préparation et consolider l’équipe de direction.

Tableau 4.11 Le processus d’évaluation annuel du projet (exemple type)



1.    Temps- bilan printemps : bilan de l’année précédente et ajustement de l’année en cours

2.    Temps – été : bilan et ajustement de l’année en cours

3.    Temps – bilan automne : projection de l’année à venir et ajustement de l’année en cours


  • L’évaluation du personnel en place
Es-tu heureux dans ton travail ?  Pourrais-tu faire mieux ?  As-tu besoin d’aide ?  Autant de questions simples laissées souvent sans réponses, faut de mécanismes d’évaluation.  L’évaluation de chaque membre du personnel est un moment privilégié grâce auquel l’employeur peut faire part de ses attentes à l’employé et ce dernier en réagissant, peut influencer sur les décisions qui le concernent.  Il existe de nombreux outils de diagnostic organisationnel dans le marché : optez pour celui qui vous convient.

lundi 29 avril 2013

4.3.2 L’animation (37)




Trop souvent, l’ordre du jour des rencontres de ces comités est préparé à la hâte, sans que personne ne se préoccupe de la dynamique de la discussion souhaitée.  Évitez le traditionnel tour de table où chacun fait son boniment, ce qui défavorise les derniers à parler.  Il est reconnu que la vivacité moyenne de gens en réunion diminue considérablement après deux ou trois heures.  Il vaut mieux profiter de la période d’attention du début de la réunion pour discuter des sujets importants.

Planifiez stratégiquement l’ordre du jour tel que nous le suggérons dans le tableau 4.10.  Regroupez au début de la rencontre les sujets qui son en attente d’une décision.  Poursuivre la réunion avec les sujets dont vous aimeriez discuter pour entendre les opinions de tous.  Il est stratégique de sonder le terrain d’abord, puis de revenir au cours d’une rencontre subséquente avec le même sujet, plus étoffé, qui peut passer à l’étape de la décision.  Finalement, contrairement à la pratique courante, gardez pour la fin les sujets pour information, quant tout le monde s’endort !

Si la personne en autorité n’a pas un talent d’animateur, qu’elle n’hésite pas à céder la place à un meneur de jeu.  Il n’y a pas d’offense à ce que le comité soit animé par l’un ou l’autre de ses membres, voire par une personne de l’extérieur à l’occasion.  Il est même souvent utile que la personne en autorité conserve une certaine distance pour mieux réagir.

Au début de la réunion, le meneur de jeu doit s’assurer de l’assentiment de tous quant l’ordre du jour et à l’horaire suggéré (temps alloué par sujet et heure de clôture prévisible).  Ainsi, les objections ou les inévitables membres qui doivent partir avant la fin seront dévoilés dès le départ.  N’hésitez pas à ajuster l’ordre du jour en conséquence pour garder le cap sur l’essentiel, en présence des personnes adéquates.  Faites l’effort de respecter le temps alloué par sujet selon l’horaire de la rencontre.  Quel bonheur quand une réunion se termine à l’heure et  même plus tôt.  Cela donne presque le goût de revenir.

Avant la fin de la réunion, déterminez la date de la prochaine.  Quand tous les agendas sont ouverts en même temps, il est beaucoup plus facile de trouver la plage horaire commune pour la prochaine rencontre.


Tableau 4.10 L’ordre du jour d’un comité de gestion


Nom du projet
Nom du comité
Date, heures (début-fin) et lieu de la rencontre (adresse si nécessaire)
Liste des personnes invitées par ordre alphabétique (membres à part entière)
Liste complémentaire des personnes-ressources ou autres invités, s’il y a lieu.

  1. Les sujets d’ordre général                          Temps alloué ?
    • Adoption de l’ordre du jour (contenu et horaire)
    • Adoption du procès-verbal et bref suivi de la dernière réunion (sans discussion)

  1. Les sujets pour décision                             Temps alloué ?
    • Par ordre de priorités (non par secteur d’activité)
    • Présentés par (nom de la personne désignée)

  1. Les sujets pour consultation                      Temps alloué ?
    • Par secteur d’activité si désiré ou autrement
    • Présentés par (nom de la personne désignée)

  1. Les sujets pour information                       Temps alloué ?
    • Tour de table rapide

  1. Les questions diverses                                    Fin prévue ?
    • Prochaine réunion

Regrouper ainsi les bonnes personnes, pour discuter des bons sujets, au bon moment, est très stratégique pour l’avancement du projet.  La formation des centres de gestion est un autre élément important pour la mise en place d’une organisation efficace et responsable.

Il est à prévoir que les gestionnaires auront besoin de soutien pour améliorer leur rendement et ainsi mieux traverser les difficultés de leur gestion quotidienne.

dimanche 28 avril 2013

4.3.1 La composition (36)



Définissez les centres de gestion qui sont nécessaires à votre projet.  Ayez le souci de regrouper les personnes adéquates, de donner à celles-ci un mandat clair et de bien orchestrer les rencontres de ces comités (tableau 4.8).

Tableau 4.8 Les centres et les temps de gestion (exemple type)



  1. Les centres de décision
·         Le centre d’administration   environ 6 fois par année (ex. : 1er lundi 19h)
·         Le comité exécutif              environ 10 fois par année (ex. : 2e lundi 17h)

Formé des administrateurs désignés, ils sont responsables principalement d’adopter les orientations, les prévisions budgétaires, les états financiers et d’en assurer le suivi.

  1. Les centres d’opération
·         Le comité de direction        statuaire 1 fois par semaine (ex. : mercredi matin)
·         Le comité de gestion          statuaire 1 fois par semaine (ex. : mardi matin)
       par unité de travail

Formés des gestionnaires désignés, ils sont responsables, entre autres, de proposer les orientations et les prévisions budgétaires, de planifier, de diriger et d’évaluer les opérations.

  1. Les centres de consultation interne
·         Les comités du conseil                  minimum 3 fois par année (ex. : 1er lundi 17h)
·         Les comités thématiques                selon les besoins

Formés de spécialistes choisis parmi les membres de l’organisation, ils sont responsables d’analyser des dossiers propres à leur champ d’expertise et d’émettre des recommandations.

  1. Les centres de consultation externe
·         Le comité des citoyens                  avant, pendant et après le projet
·         Le comité d’honneur                       avant, pendant et après le projet

Formés de personnalités choisies à l’extérieur de l’organisation, ils sont invités à donner leur point de vue sur des opérations qui les concernent ou à soutenir publiquement le projet.


Il est bon de discuter du bien-fondé de tous ces comités avant de les inscrire à l’agenda de chacun.  L’aide-mémoire du tableau 4.9 peut vous aider à poser les bonnes questions pour déterminer ou améliorer ces courroies de transmission indispensables.

Tableau 4.9 Un aide-mémoire pour l’évaluation d’un centre de gestion



Quoi ?
  • Quel est le nom du comité?
  • Quel est son mandat et quelles sont ses limites (la nature des discussions)?
  • Quel est son pouvoir dans l’organisation (décisionnel, opérationnel, consultatif)?

Qui ?
·         Qui en fait partie et pourquoi ?
·         Est-ce que ce sont les bonnes personnes?
·         Chacun participe-t-il au même titre (membre à part entière, personne-ressource, observateur?)

Quand ?
·         La fréquence des rencontres correspond-elle aux besoins (jour, heure, durée)?
·         La rencontre est-elle convoquée à l’avance (par lettre ou par agenda bloqué)?

Comment ?
  • L’ordre du jour est-il clairement établi (priorité des sujets et temps alloué)?
  • Le climat est-il favorable à l’échange et à l’écoute (choix de l’animateur, style d’animation)?
  • Les conditions de réalisation sont-elles favorables (lieu, salle, outils)?

Le suivi ?
  • Après la rencontre du comité, l’information se rend-elle aux personnes visées (procès-verbal, note, sous-comités)?


samedi 27 avril 2013

4.3 Les centres de gestion (35)




Un organigramme est la représentation graphique d’une organisation vivante.  Les centres de gestion fixent les règles du jeu pour animer stratégiquement, au jour le jour, les membres qui la composent.

Les centres de gestion sont les nombreux comités que l’on trouve dans tous les projets : conseil d’administration, comité exécutif, comité directeur, comité de gestion des unités de travail, etc.  Qu’on le veuille ou non, les comités existent, et ce, sous des formes diverses.

On entend souvent les commentaire suivant : «On passe trop de temps en réunion, je n’ai plus le temps de faire mon travail.»  Pourquoi ce sentiment de perdre son temps en réunion est-il si largement répandu dans les organisations ?  Parce que c’est vrai que l’on y passe beaucoup trop de temps.  Trop fréquemment, ces rencontres ne se déroulent pas en présence des bonnes personnes (entre autres, les absents), au bon moment, et ne portent pas sur les bons sujets.  On doit à maintes reprises reprendre la même discussion avec des personnes différentes.  Dans un tel contexte, il est humain de tenter d’échapper à ces réunions !

Selon la nature du projet (public ou privé), la liste des centres de gestion sera plus ou moins longue.  Peu importe, l’important est qu’ils aient tous leur raison d’être.  Ils sont les courroies de transmission nécessaires pour coordonner les opérations et prendre les décisions tout en favorisant une bonne conservation au sein de l’organisation.  De là l’importance de les définir adéquatement.


Le principe est simple : chaque cadre de l’organisation doit faire partie d’au moins deux centres de gestion pour faire fonctionner la grande chaîne de l’organisation.  Bien sûr, il est souvent appelé à faire partie de nombreux autres centres de gestion, mais, à la base, ces deux centres sont essentiels.

·         Un premier centre de gestion, dont il assume habituellement la direction et qui lui concède un pouvoir de décision ou d’opération vers le bas de la pyramide.

Exemple : le directeur général dirige le comité des directeurs.

·         Un second centre de gestion, sous la direction de son supérieur immédiat et qui lui concède un pouvoir d’influence vers le haut de la pyramide.

Exemple : le directeur général participe aux réunions du CA et du CE.

En déterminant ainsi les centres et les temps de gestion, vous tracerez le processus décisionnel de votre projet, comme le montre le tableau 4.7

Tableau 4.7 Les centres de gestion du processus décisionnel d’un projet


Conseil d’administration
 




Comité exécutif
 



Comités de consultation interne                    Comités de consultation externe
 



Comité de direction
 



Comité de gestion par unité de travail

vendredi 26 avril 2013

4.2.3 Un exemple vécu (34)



Regardons un exemple concret d’une structure organisationnelle mise en place pour un événement ponctuel et qui illustre le partage des responsabilités entre les joueurs selon le modèle présenté.

Analysons de plus près l’événement Destination Famille, réalisé à l’occasion de l’Année internationale de la famille en 1994.  Il avait pour mission de présenter aux gens de La Salle l’éventail des services publics et parapublics offerts à la famille dans la région.


Cet événement de 3 jours offrait 264 activités réparties sur la place centrale, dans les 6 ilôts thématiques et à l’extérieur.  Plus de 300 personnes ont investi temps et énergie pour la réalisation de cet événement : 2 promoteurs, un comité organisateur de 12 personnes, 108 organismes partenaires, 34 commanditaires, 3 permanents assistés de 25 techniciens et plus de 50 bénévoles.  Plus de 10 000 personnes ont finalement salué l’événement.

Dès le départ, il était important pour le coordonnateur du projet de savoir qui ferait quoi parmi ce large bassin d’intervenants du secteur public.  On trouvait, tout en haut de la pyramide, les deux promoteurs-décideurs : la Corporation municipale de LaSalle et la Chambre de commerce régionale.  Ils étaient assisté d’un comité organisateur formé des représentants du cégep, de l’hôpital, du service de police, du centre d’emploi, des services municipaux, etc.  Ces membres ont tous participé activement à l’événement et à son financement sous des thématiques familiales complémentaires.  Deux autres comités de soutien ont été crées, l’un pour le financement et l’autre pour la communication.  Finalement, l’organigramme établissait bien le mandat du coordonnateur : la conception, la coordination et la réalisation de l’événement.

Il aurait été difficile de gérer efficacement l’événement si ces règles du jeu n’avaient pas été clairement établies au départ.  Elles ont permis à chacun de se limiter à son rôle de décideur ou de conseiller et d’éviter les conflits.

L’organigramme de l’événement présenté au tableau 4.6 peut sembler complexe étant donné le nombre de joueurs.  Il est à l’image de bon nombre d’événements publics.


Résumons avant de poursuivre.  Vous avez été invité à bâtir l’organigramme de votre projet, en désignant les fonctions nécessaires pour le réaliser, et à déterminer les niveaux hiérarchiques entre ces fonctions.  Vous avez complété votre organigramme en imputant à chaque fonction ses responsabilités pour en faire un outil de gestion qui responsabilise véritablement.  Il ne vous reste qu’à mettre en place les centres de gestion appropriés pour faire vivre et évoluer la structure organisationnelle du projet.

jeudi 25 avril 2013

4.2.2 Les directions opérationnelles (33)



La nuance des rôles et les distinctions des responsabilités entre chacune des instances décisionnelles étant bien comprises, abordons maintenant le même exercice entre les différentes directions opérationnelles qui composent habituellement une organisation événementielle.

  • La direction générale (DG)
Nommé par le conseil d’administration, le directeur général est un véritable complice des administrateurs dans l’accomplissement de la mission.  Le choix de ce cadre supérieur est capital et repose non seulement sur son bagage d’expérience dans le domaine du projet, mais aussi sur ses compétences en gestion, sur ses aptitudes pour le travail en équipe et sur son dynamisme entrepreneurial.

Personne-ressource auprès des autorités décisionnelles (AGA/CA/CE), le directeur général leur recommande les orientations du projet et ses principales applications, ainsi que les prévisions budgétaires.  Il assume, entre autres, les lourdes responsabilités de la planification stratégique et du développement organisationnel du projet ainsi que l’implantation des opérations dans l’organisation.

En constante liaison avec tout l’environnement du projet, ce cadre supérieur est à la fois stratège, entrepreneur, négociateur, communicateur et passionné.  Le directeur général est le pivot central de toute l’organisation, «l’âme dirigeante» comme on dit souvent.  Il est un leader et un formateur qui sait diriger le projet en mettant à profit les talents de son équipe de direction, qu’il a choisie avec discernement.  En concertation avec elle, il sait établir les priorités du projet et offrir aux gestionnaires le soutien nécessaire au respect de ces priorités.  Il se préoccupe également de la communication interne, car il en connaît l’importance.





Le directeur général est appelé fréquemment à représenter l’organisation ou à présenter le projet dans des activités publiques ou après d’autorités diverses, ce qui fait souvent de lui un porte-parole complémentaire au président.

Il est toujours de la fête, mais demeure le patron même en pleine réjouissances.  Il ne perd jamais la face, comme disent mes amis chinois !

·         La direction du financement
On retrouve souvent cette fonction de financement intégrée sous une autre direction (direction générale ou des communications, voire de l’administration).  Or, le financement du projet est une responsabilité en soi qui requiert beaucoup de temps et de plus en plus d’expertise.  Il est rentable de créer une entité autonome pour gérer le financement du projet.

La direction du financement regroupe une petite équipe de bons vendeurs, qui fait parfois appel à des spécialistes externes.  Elle est responsable de trouver le financement public ou privé et de mettre en œuvre la commercialisation du projet.  Au départ, elle établit une stratégie de financement du projet qui intègre toute forme de revenus.  Une fois la stratégie adoptée, l’équipe du financement a la charge d’effectuer les recherches, d’établir les contacts et de négocier les ententes avec les éventuels bailleurs de fonds.  Quand les ententes sont signées, elle en assure un suivi serré pour le bénéfice des deux parties.

·         La direction de l’administration
Tout projet a sa direction de l’administration ou, à tout le moins, son comptable.  Cette direction est d’abord responsable de mettre en place une saine gestion financière (politique et procédés administratifs).  Au-delà des prévisions et du contrôle budgétaires, la direction de l’administration s’occupe de toute la comptabilité du projet.  Elle gère aussi administrativement (et non opérationnellement) les ressources humaines : la rémunération, les politiques des ressources humaines et les conditions de travail.



On confie souvent à cette direction les approvisionnements pour tout le bureau : les fournitures, l’équipement, etc.  Par tradition, elle prend habituellement en charge les technologies de l’information : l’information, la téléphonie, etc.  À défaut, d’un conseiller juridique à l’interne, on soumet au directeur de l’administration toutes les questions juridiques (contentieux) et il entretien les liens avec les firmes d’avocats, au besoin.  Finalement, les assurances, un dossier dont personne ne veut s’occuper mais qui concerne tout le monde, sont sous sa responsabilité.

Les membres de cette direction doivent faire face à un milieu de travail qui considère souvent que toute intervention administrative va à l’encontre de leur créativité !  Cette recherche d’équilibre entre un contrôle nécessaire et une liberté créative engendre un stress incroyable chez les comptables, qui sont souvent les premiers à quitter la barque.  Cela est bien dommage, car ils sont indispensables.

·         La direction de la logistique
Il est toujours quelque peu difficile d’établir le partage des responsabilités entre la technique et la logistique d’un événement.  La démarcation entre les deux n’est pas étanche et souvent est source de conflit.  Disons pour simplifier que tout ce qui est «en bas de la scène» est de la logistique et que tout ce qui est «sur la scène» est de la technique.  En d’autres mots, tout ce qui a trait au public relève de la logistique et tout ce qui concerne le spectacle (ou l’exposition, la compétition, etc.) dépend de la technique.  Les nuances entre ces services sont parfois tenues.

L’aménagement du lieu est la responsabilité de cette direction (dans le cas d’un événement d’envergure comme le Festival international de Jazz de Montréal, l’aménagement peut faire l’objet d’une direction autonome).  Les installations doivent d’abord répondre aux besoins des activités, puis respecter les contraintes budgétaires et techniques.  De plus, l’événement et ses installations doivent se conformer à toutes les réglementations (code du bâtiment, incendie, police, hygiène, environnement, etc.).  Un exploit à réaliser chaque fois !



L’accueil du public est une responsabilité importante sous cette direction qui doit mettre en place les services de santé et de sécurité conformément aux règlements en vigueur dans la communauté d’accueil.  Toute foule appréciera davantage l’événement si elle se sent en sûreté sans être trop encadrée.

Cette direction de soutien à l’événement est également responsable des services de transport, d’hébergement et de restauration pour le bénéfice du public ou des membres de l’organisation.  Ce sont de lourdes responsabilités, car si la réponse à ces besoins primaires n’est pas fournie à la satisfaction des usagers, cela provoque un mécontentement général lourd de conséquences.

La télécommunication termine la liste des responsabilités de cette direction.  Planifier qui doit parler à qui et comment : radio, téléavertisseur, télécopieur, téléphone cellulaire, téléphone, en personne, etc.  C’est souvent à cause de la faiblesse des liens de communication que l’on perd une certaine qualité de l’événement (ou, pire, le contrôle) qui se déroule.  On a tous vécu l’expérience du nouveau bénévole à qui l’on a oublié de donner les directives d’usage pour utiliser intelligemment une radio de type walkie-talkie et, qui monopolise les ondes sans bon sens !  Établir les liens de communication adéquats signifie aussi qu’il faut éviter de créer des liens inutiles entre les personnes qui n’ont pas à se parler, et ce, pour ne pas congestionner les réseaux inutilement.

La direction de la logistique offre un soutien indispensable à l’événement au même titre que la programmation mais son rôle est tellement moins visible et gratifiant.

·         La direction de la programmation
Il s’agit du cœur de l’événement.  La direction de la programmation est responsable de la conception et de la réalisation des activités au programme.  Sa responsabilité s’étend jusqu’à l’encadrement du talent rattaché à ces activités.  Les membres de cette direction étant eux-mêmes quelque peu artistes; ils sont les mieux formés pour prendre soin des vedettes et de leur ego.  Attention, bien souvent, il y a plus de vedettes autour de la scène que sur la scène !

Le son, l’éclairage, les décors et les accessoires sont des éléments qui complètent la présence de l’artiste ou de l’athlète sur scène.  Aborder ces éléments sous un angle trop technique diminue la qualité artistique du spectacle.  Selon l’ampleur de l’événement, l’équipe de la programmation, assistée de bons techniciens, peut prendre en charge ces aspects techniques; sinon, une direction technique autonome sera mise en place (son, éclairage, scéno, décors, régie).

Toutes les directions sont au service de la programmation qui fait l’événement, mais la direction de la programmation doit répondre aux exigences de toutes les autres directions.  Tout est question d’équilibre entre l’originalité du produit et sa faisabilité.

·         La direction des communications
Le projet, si beau soit-il, n’est rien si l’on ne réussit pas à le vendre à un public.

La direction des communications est un joueur clé sur qui repose la vente de l’événement.  La stratégie qu’elle élabore en fonction des clientèles cibles se traduit par des actions de promotion et de publicité ainsi que par des relations de presse dont elle a la responsabilité.  Toute communication verbale, écrite ou visuelle de l’événement doit idéalement passer entre les mains de cette direction avant d’être diffusée, ce qui n’est pas toujours le cas.  À chaque événement, il y a toujours un membre de l’organisation qui, impressionné par la présence des médias, finit par faire une déclaration à l’emporte-pièce.

Naturellement, les membres de cette direction sont bons vendeurs.  C’est pourquoi on leur confie aussi les activités de relations publiques et de protocoles.  Toutes les personnalités (politiciens, commanditaires, etc.)  que vous avez harcelées au cours des derniers mois pour obtenir leur appui s’attendent à être bien accueillies le soir de l’événement.  Le service des relations publiques les prendra en charge avec charme et diplomatie.  Le protocole à respecter est souvent encombrant pour un organisation d’événement, mais fort payant par la suite.

Il est efficace de confier à cette direction le pavoisement et la signalisation sur les lieux de l’événement.  D’abord parce qu’il s’agit d’une autre façon efficace de communiquer avec le public puis parce que ce sont des outils très importants pour la visibilité des commanditaires.

Finalement, dans l’effervescence de l’événement, on oublie souvent d’en capter les moments historiques ou magiques pour la pérennité.  Pour documenter votre présentation de l’année suivante ou pour conserver à jamais les images de votre succès, l’archivage visuel de l’événement est toujours un bon investissement.

L’essentiel du travail de la direction des communications doit se faire bien avant l’événement.  Cette direction talonne sans cesse la direction de la programmation pour obtenir des nouvelles fraîches à communiquer.  L’équipe de financement exerce beaucoup de pression sur le groupe de communications pour obtenir le plan de visibilité pour les commanditaires.  C’est le jeu du chat et de la souris.  On ne peut pas faire un plan de marketing (incluant la visibilité des commanditaires) sans connaître la programmation.  L’équipe de la programmation ne peut pas décider de son contenu sans connaître les sommes d’argent dont elle peut disposer.  La direction des communications est coincée entre la programmation qui ne vient pas et le financement qui l’attend.  Tout le monde pousse en même temps.  C’est là le nœud à dénouer chaque fois.  Il n’y a pas de recette miracle pour remédier à cela.  Un jour, tout finit par débloquer par l’une ou l’autre de ces portes d’accès.

mercredi 24 avril 2013

4.2.1 Les instances décisionnelles (32)




On trouve généralement trois grandes instances décisionnelles dans un organisme à but non lucratif : l’assemblée générale, le conseil d’administration et le comité exécutif.  Dans le cas d’une entreprise à but lucratif, la première instance qu’est l’assemblée générale annuelle des membres est remplacée par l’assemblée des actionnaires.

  • L’assemblée générale annuelle (AGA)
L’assemblée générale annuelle des membres est obligatoire.  Elle sert essentiellement à élire les administrateurs du conseil d’administration (CA), et à nommer le vérificateur pour le prochain exercice.  Elle reçoit le bilan, les états financiers annuels et, le cas échéant, le rapport du vérificateur.  Elle ratifie les règlements et les résolutions de la société, les actes des administrateurs ainsi que la cotisation des membres, s’il y a lieu.  L’assemblée générale annuelle peut être un moment privilégié pour consulter les membres sur les orientations de la société ou du projet (vision, mission, valeur).

Le recrutement et la forme d’adhésion des membres peuvent varier énormément.  Par exemple, Vélo-Québec, groupe de pression pour la promotion de la pratique du vélo, regroupe des milliers de membres qui paient une cotisation annuelle.  Par ailleurs, il existe des organismes dont les membres de l’AGA sont également les administrateurs du CA.  En tels cas, convoquer l’assemblée générale équivaut à convoquer le CA.  Quoique cette pratique ne soit pas illégale, elle est en contradiction avec l’esprit de la loi qui es de faire rapport à une assemblée générale distincte pour mieux protéger les intérêts de la société.

  • Le conseil d’administration (CA)
Le conseil d’administration est l’autorité supérieure de l’organisation au sens de la loi.  Le Code civil du Québec (articles 309, 312, 321) parle d’une personne morale qui a ses propres pouvoirs et responsabilités.  Le conseil est dépositaire de la charte et des statuts et règlements de la société et peut faire des modifications si nécessaire (sous réserve de ratification par le gouvernement ou les membres de l’assemblée générale selon sa constitution).

Le conseil est composé d’au moins trois administrateurs nommés par l’assemblée générale pour un temps limité.  Ces administrateurs ont généralement des expertises complémentaires.  Ils sont représentatifs de leur milieu et (si vous êtes chanceux) disponibles.  Leurs rôles stratégiques se limitent principalement à adopter les orientations du projet, les prévisions budgétaires et les états financiers, puis à soumettre ceux-ci annuellement à l’assemblée générale des membres.

Ils sont garants de la vision, de la mission et des valeurs de la société et de ses projets.  Ils se préoccupent davantage du long terme que du court terme.  Ils sont aussi appelés fréquemment à agir publiquement, compte tenu de leur crédibilité dans la communauté et de leur réseau de contacts.  Le président de la société en est souvent le porte-parole officiel.  Tous adhèrent au projet et s’engagent, en général, bénévolement.

Dans une organisation à but non lucratif, retirer des profits individuels n’est pas permis et le conseil d’administration constitue la caution morale.  Les gouvernements accordent à ces organisations le rare privilège d’être exemptes d’impôt, parce qu’elles ont un de voir moral de contribuer au mieux-être de la communauté en général.

  • Le comité exécutif (CE)
Les membres du comité exécutif sont issus et nommés par le conseil d’administration, et le président en fait partie d’office.  Peu nombreux (nombre impair), ils assurent le suivi de l’application des orientations et le suivi budgétaire.  Ils n’ont pas de pouvoir décisionnel, en théorie, mais dans les faits, ils ont un très grand pouvoir de recommandation au CA, qui leur délègue parfois un certain pouvoir de décision sur le fonctionnement du projet.

Pour encourager les administrateurs du CA à jouer un rôle actif dans la présence d’un comité exécutif.  Agir ainsi rapproche l’organisation de sa tête dirigeante.  Dans ce cas, il revient à la direction générale d’assurer le suivi des orientations et du budget sous la supervision directe du CA.  Par ailleurs, la présence d’un CE peut devenir impérative, si l’envergure du projet l’exige.

mardi 23 avril 2013

4.2 La charte des responsabilités (31)




Compléter l’organigramme de son événement par le partage des responsabilités, c’est déterminer qui est responsable de quoi.  Ajouter cette dimension à l’organigramme – qu’on appellera librement la charte des responsabilités – en fait un outil de gestion extraordinaire.

L’exercice consiste à rattacher à chacune des fonctions du projet les responsabilités correspondantes.  Il va de soi que les responsabilités ainsi regroupées sous un même gestionnaire sont de même nature.  L’enjeu est d’assigner un seul responsable par responsabilité.  Par ailleurs, plusieurs ressources et décideurs peuvent être reliés à une même responsabilité.

Il est très utile, quoique laborieux, de faire un tel exercice dans une organisation, que celle-ci soit en place ou non.  Cela exige de poser beaucoup de questions et de provoquer souvent des remises en question : «Oui, je suis responsable, mais je travaille très étroitement avec un tel» ou «Non, ce n’est pas moi le responsable car ce n’est pas moi qui décide.»  Malgré ce genre de commentaires, l’exercice n’est valable que dans la mesure où l’on réussit à désigner finalement un seul responsable par responsabilité.

Le partage des responsabilités confirme à chaque gestionnaire ce qu’il doit faire mais ne lui dites pas comment le faire.  Il ne s’agit pas ici de procéder à ces traditionnelles descriptions de tâches que l’on se donne un mal fou à définir pour définir pour justifier une fonction et qui nous font souvent perdre de vue l’essentiel.

Établir la charte des responsabilités complète l’organigramme que je vous encourage à bâtir pour répondre aux besoins réels du projet.  Trop souvent on l’adapte aux gens déjà en place pour des raisons historiques ou aux nouveaux venus pour les attirer.





lundi 22 avril 2013

4.1.2 Les niveaux hiérarchiques (30)



À cette étape, on doit déterminer les niveaux hiérarchiques entre chacune des fonctions de base répertoriées.  C’est la deuxième étape à franchir pour bâtir votre organigramme.

Fixer les niveaux hiérarchiques, c’est décider de l’ordre de subordination des pouvoirs rattachés aux fonctions de base.  Il s’agit de tracer la ligne de pouvoir de haut en bas de la pyramide organisationnelle.  Le tableau 4.3 montre les trois grands niveaux hiérarchiques du pouvoir.


Pour que nous distinguions bien ces différents ordres de pouvoir dans nos organisations, il est souvent nécessaire de préciser le statut professionnel attaché à chacune des fonctions (cadre, professionnel, technicien, etc.).  Or, il n’est pas pratique courante de déterminer les statuts professionnels dans les organisations événementielles.  Or l’absence de formation spécialisée dans le domaine des événements a obligé le métier à se développer sur le tas, sans normes reconnues.  Toutefois, voyons dans le tableau 4.4 les statuts professionnels couramment en usage.



Tableau 4.4 Les statuts professionnels couramment en usage


  1. Le cadre supérieur

Membre de la haute direction, investi d’une autorité qui dépend directement du conseil d’administration ou du président et dont les fonctions consistent principalement à orienter, à planifier et à diriger les politiques et les programmes d’activités.

Exemple : Directeur général

  1. Le cadre intermédiaire

Membre du personnel de gestion qui assiste un cadre supérieur et dont les fonctions consistent principalement à organiser, à coordonner et à administrer les politiques et les programmes d’activités.

Exemple : Directeur technique, directeur des communications

  1. Le cadre

Membre du personnel de gestion qui assiste le cadre intermédiaire à gérer le personnel d’exécution dans les actions quotidiennes.

Exemple : Chef d’atelier, chef des relations publiques.

  1. Le professionnel

Membre d’une équipe de travail dont la tâche exige des connaissances avancées dans un champ spécifique d’activité, lesquelles sont acquises grâce à une formation générale ou à un apprentissage prolongé.

Exemple : Éclairagiste, attaché de presse.



  1. Le technicien

Membre d’une équipe de travail dont la tâche exige une grande habileté dans l’usage d’outils ou d’instruments spécialisés, laquelle est acquise par une formation technique appropriée ou un apprentissage adéquat.

Exemple : Technicien de scène, agent de communication

  1. Le personnel de bureau

Travailleur qui exécute des tâches administratives au service de l’organisation.

Exemple : Commissionnaire, secrétaire, agent de bureau

Adaptation libre, sources
-       Dictionnaire des relations de travail
-       Classification nationale des professions
-       Office de la langue française

Ces distinctions de rôles et de statuts peuvent sembler superflues à l’organisateur d’une petit événement local.  Sachez que si, un jour, votre événement prend de l’expansion, vous devrez passer par là.  Dans cette grande famille qu’est l’organisation d’un événement, la répartition des statuts professionnels permet d’établir clairement les rôles et les pouvoirs de chacun de ses membres pour une plus grande cohésion de l’équipe.  La juste répartition de ces rapports de force dans l’organisation fait souvent la différence entre une structure organisationnelle équilibrée ou boiteuse.

L’organigramme présente schématiquement l’ensemble des fonctions nécessaires à la réalisation du projet et leurs interrelations.  Mais cela n’est pas suffisant pour mettre en place une organisation responsable.  Il est judicieux de pousser plus loin cet exercice structurel en ajoutant un autre élément : le partage des responsabilités.